Liste des thèses en cours au sein de l’équipe PROJEKT.
Pierre Fournier
Les hiéroglyphes : surface et contour d’un système d’écriture. Le dessin typographique comme observatoire de l’égyptologie.
Année d’inscription en thèse : 2019.
Thèse en Sciences de l’information et de la communication.
Direction : Alessandro Zinna et Frédéric Servajean.
Financement : Contrat de recherche au LaBex Archimede (ANR-11-LABX-0032-01, UPVM).
Le dessin typographique forme un prisme d’analyse des écritures dont il travaille à la standardisation. Ce postulat, nous l’avons éprouvé à travers un projet de conception d’un caractère typographique pour la transcription des hiéroglyphes égyptiens. Il cristallise des interrogations quant aux standards de représentation des textes, leur influence sur la construction épistémologique d’une discipline. Ici, le design agit comme un vecteur de transformation du champ considéré : pourquoi, comment une demande de conception d’un nouveau caractère hiéroglyphique émerge ? De l’analyse du contexte immédiat du projet, nous remontons aux origines des pratiques scientifiques d’édition de textes hiéroglyphiques, faisant apparaître l’intérêt pour la syntaxe des transcriptions, plutôt que pour la représentation. Cette archéologie de la demande met en évidence des formalisations hétérogènes de contenus et d’expression, qui construisent un modèle éclairant les spécificités d’action du design sur l’égyptologie : la saisie et la transformation de la surface des hiéroglyphes. Le projet est un prisme d’agencement des discours qui éclaire la structure qui les sous-tend et les organise. En retour, le projet se confronte aux formes de la recherche universitaire qui viennent structurer le commentaire sur la pratique du design comme la matrice d’une discipline de recherche en design.
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Nawelle Zaidi
Vers un design d’écologies équilibrées et durables des EHPAD en société : une exploration du potentiel des technologies de la robotique et de l’intelligence artificielle pour le bien vieillir.
Année d’inscription en thèse : 2020.
Thèse en Sciences de l’information et de la communication : DESIGN.
Direction et encadrement : Stéphane Vial, Thomas Watkins, Ioana Ocnarescu (co-encadrement), Aude Letty (encadrement opérationnel) et Fabrice Flottes de Pouzols (encadrement opérationnel).
Financement : Contrat CIFRE (Korian).
Les EHPAD permettent aujourd’hui aux personnes âgées en perte d’autonomie de bénéficier de soins quotidiens tout en gardant un lien social. Ces institutions sont amenées à accueillir une population grandissante, de moins en moins autonome et nécessitant un accompagnement de plus en plus important. Dans un contexte socio-professionnel en crise, l’amélioration de la qualité de vie de tous les acteurs et actrices évoluant au sein des EHPAD et une prise de conscience générale sur la place et le rôle de ces écosystèmes en société sont des enjeux essentiels. Pour pallier la forte demande de soin et d’accompagnement, certaines technologies de rupture comme la robotique sociale se développent en vue d’améliorer le quotidien des usagers des EHPAD. Leur usage est néanmoins peu démocratisé et sujet à controverse dans les EHPAD ; alors que la recherche et l’industrie robotique se saisit en France des enjeux amenés par la perte d’autonomie, elles sont confrontées à de fortes limitations techniques et des questionnements sociaux et éthiques sur les impacts des robots pour le grand âge. En générant de nouvelles interactions et imaginaires, l’intégration de la robotique sociale transforme les relations entre l’humain et la machine et modifie les écosystèmes humains en profondeur. Une réflexion critique autour de l’arrivée de la robotique dans le quotidien des personnes s’impose, en pesant sa pertinence comme ses limites. L’objectif de cette thèse est, d’une part, de comprendre les effets de l’intégration de robots sociaux dans les EHPAD pour en déterminer plus finement les enjeux ; d’autre part, grâce à cet éclairage et par des méthodes de design et une réflexion éthique et contextualisée, d’émettre des recommandations concernant la conception, l’intégration et l’usage de la robotique sociale pour transformer positivement les écologies du grand âge de demain.
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Sophie La Rocca
Faire la cuisine » : cuisinier.es, Designer.es et architectures de formations dans les discipline épulaire.
Année d’inscription en thèse : 2021.
Thèse en Arts Appliqués : Design.
Direction : Jérôme Dupont et John Didier (HEP de Vaud, Suisse).
Financement : Auto-financement.
Dans le paysage des pratiques contemporaines, certains designeurs ont fait des disciplines épulaires une spécialisation. Que proposent ces nouveaux protagonistes? Comment abordent-ils les problématiques contemporaines de la gastronomie, de la cuisine, de la nourriture ou même seulement de l’acte de manger en partant de sa forme anthropologique ? Par la rencontre des technicités, des manières de « Faire » et de penser, cuisiniers et designeurs déconstruisent et réinventent, ce qu’est, ce que peut être et ce que sera, le goût, le repas, la cuisine. Aussi, nous plaçons derrière le mot « Faire » les notions suivantes : Pratiques innovantes / Processus de conception et de création / Technique culinaire /Didactique de conception et didactique professionnelle. Ainsi, il s’agit comme l’explicite le professeur Daniel Payot de « porter une attention particulière aux modalités du faire, du fabriquer, de l’oeuvrer… » et de « se demander comment cette proposition est fabriquée, selon quels types de « Faire », selon quels protocoles d’invention et de production » (PAYOT : 2014). Afin de déterminer notre champ d’action, il sera nécessaire d’interroger ce que sont aujourd’hui les nouvelles pratiques de la conception culinaire. Comment certains chefs et designeurs culinaires s’appliquent-ils à multiplier les approches et à renouveler le territoire des mises en scène et de conceptualisation de leurs productions ? Il conviendra de relire et d’identifier les pratiques des acteurs de la cuisine post-moderne. Cette recherche s’inscrira dans une visée pédagogique et didactique. Il s’agira ainsi à la suite des travaux de John Didier de s’interroger sur « comment passer d’une pédagogie transmissive orientée sur la tradition des valeurs artisanales vers une pédagogie de l’innovation capable de faire face à l’incertitude (…) centrée sur la résolution de problème ? » (DIDIER : 2017). Les approches de la cuisine ont changé, le métier se renouvelle et transcende la question des savoir-faire ; cependant les enseignements dans les écoles hôtelières accordent toujours une place majeure aux apprentissages transmissifs. On demande désormais au cuisinier de savoir accorder technicité et créativité, mais à quel moment lui enseigne-t-on la mise en place d’un processus créatif ? La maîtrise technique et le geste du cuisinier additionné à de l’intuition sont-ils les seuls outils congrus pour réinventer la cuisine de demain ?
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Julie Calmettes
Contribution à une amélioration de l’accompagnement des acteurs (patients, soignants et proches) dans le cadre du syndrome post-réanimation (SPR) : approche recherche-projet par le design dans le service réanimation du CHU de Nîmes.
Année d’inscription en thèse : 2022.
Thèse en Arts Appliqués : Design.
Direction et encadrement : Elodie Charbonnier, Marine Royer, Lucile Montalescot (co-encadrement) et Béatrice Gisclard (co-encadrement).
Financement : Contrat doctoral (Région Occitanie et CHU de Nîmes).
Le syndrome post-réanimation (SPR) défi ni en 2010 par la Society of Critical Care Medicine regroupe un ensemble de pathologies et de psychopathologies survenant ou s’aggravant et persistant après la réanimation. Dans la littérature, plusieurs interventions non-pharmacologiques ont été explorées pour tenter de prévenir, minimiser ou traiter ce syndrome, avec cependant des résultats limités. Cette recherche vise à explorer le vécu des patients, proches et soignants de réanimation afin de proposer une réponse à la question initiale : « quel dispositif d’accompagnement pour les patients, soignants et proches co-créer afin de réduire l’impact du SPR ? ». Cette thèse est conduite selon la méthode de la recherche-projet en design (Findeli, 2004, 2015). Elle se déroule dans le cadre de l’unité de réanimation médicale du CHU de Nîmes. La recherche a débuté par une collecte de données mobilisant des entretiens semi-directifs de patients, proches et soignants ainsi que l’observation des pratiques post-réanimation et l’observation participante du service de réanimation. L’objectif est d’identifier les besoins des patients post-réanimation afin de formuler une question de projet dont découlera une question de recherche en design.
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Vivien Roussel
Morphogenèse de la matière. Recherche doctorale autour des biomatériaux (cellulose bactérienne).
Année d’inscription en thèse : 2022.
Thèse en Arts Appliqués : Design.
Direction et encadrement : Axelle Cadière, Lucile Haute, Pascal Dhulster (co-encadrement) et Marc Teyssier (co-encadrement).
Financement : Association de Vinci.
En quoi les (bio)technologies, dans la perspective des crises écologiques et énergétiques en cours, redéfinissent notre relation à la matérialité? Notre dépendance productive et énergétique nous force à imaginer des solutions pour ce monde en crise, vacillant entre l’espoir d’un monde plus soutenable ou sa perpétuation destructrice. Depuis la nuit des temps, nous sélectionnons le vivant – le conditionnant, le recomposant, le designant, l’artificialisant… Poussés par les (bio)technologies, nous nous dirigeons vers un contrôle accru de la productivité du vivant, ouvrant sur des configurations inédites de matérialités programmées ou simulées. La supervision de ces choses “qui poussent” et “qui (se re-)produisent” nous engage dans des esthétiques relationnelles encore inconnues. La surveillance de l’activité biologique redéfinit les manières dont nous exploitons le vivant et nous pousse à repenser autant l’agencement des ressources que leurs mises en formes. De l’autre côté, le calcul optimisé de la matière par les procédés algorithmiques dessine un monde rationalisé. Ces “monitoring” de la matière nous imposent d’examiner les conditions de ces dilemmes auxquels nous faisons face par l’invention de régimes sociotechniques à travers le design, liant les êtres humains et les non-humains par des mediums machiniques. Ainsi, cette thèse désire allier le vivant et les machines par le prisme de machines-organiques productrices de “bioartéfacts” reliant la question productive à la survivance, entre parasitisme et symbiose… Je souhaite développer de réelles mythologies par des installations questionnant nos imaginaires et nos perceptions induites par les outils de mesures scientifiques et de bio ingénierie : imagerie thermique, automatismatisme, graphes, optimisation topologique ou thermique, structures auxétiques, etc. Ces moyens d’expertises et de contrôles interrogent les formes, nous font voir l’invisible ou simulent des modèles idéaux. Ces algorithmes nous permettent aussi d’anticiper la production, de concevoir sans matière ou encore d’économiser les ressources. Ces procédés technologiques fondent certainement, avec les biomatériaux, une partie des objets futurs avec lesquels nous vivrons. La relative porosité entre la fonction et la poétique de cette matière (vivante, simulée, programmée) offre des moyens d’exprimer des champs narratifs inédits. Je souhaite explorer d’originales écologies et inventer des outils en m’inspirant, par exemple, du DIYbio ou de l’Open Science. Ma pratique s’inscrit dans ces mouvements (maker) depuis plusieurs années, à la lisière des biomatériaux mixés à la fabrication digitale ou aux algorithmes teintés de chimie verte. Je me réapproprie ces outils omniprésents dans le domaine technique pour m’interroger sur leurs potentialités esthétiques et leurs statuts : en quoi bouleversent-ils profondément le statut des choses? Qu’est-ce que la bio-ingénierie, la gestion des flux ou la data font sur notre matérialité? Il s’agit pour moi de participer à l’élaboration d’une cosmotechnique (Yuk Hui), c’est-à-dire de chercher à relier et à re-contextualiser la convergence (bio)technologique de notre époque par l’esthétique et le design. Au sein du laboratoire Projekt, ces recherches doctorales s’inscriront d’une part dans l’axe Design, Politiques et Publics où elles participeront plus particulièrement de la thématique “vulnérabilité – care, vivant · es et écologie sociale” qui donne l’occasion de reconnaître « la vulnérabilité généralisée » (ou sytémique) de nos environnements et de nous-mêmes, ainsi que de réfléchir à l’interdépendance de tous les éléments (humains et non humains; vivant · es et non vivant · es) ; elle s’inscrira d’autre part dans l’axe Design,Culture & Médias où elle participera de la thématique des contres-faires qui étudie et participe à la mise en oeuvre de pratiques d’automatisation (empowerment) techniques et technologiques en considérant leurs écologies (matérielle, technique, économique et sociale).
https://projekt.unimes.fr/membres/vivien-roussel/
Michela Rossi
Accessible complex information. Communication design tools and languages for a democratic access to public information.
Année d’inscription en thèse : 2023.
Thèse en design de communication, design inclusif et administration publique. Thèse menée au Politecnico di Milano et invitée à l’Université de Nîmes.
Direction et encadrement : Valeria Bucchetti et Michela Deni (co-encadrement).
Financement : Contrat doctoral (bourse PNRR – Plan National de Relance et de Résilience)
La recherche se situe à l’intersection du design de communication et de l’accessibilité dans le contexte de l’administration publique. Dans ce domaine, l’accès et la transparence de l’information représentent des exigences réglementaires, mais constituent également des piliers fondamentaux pour favoriser une démocratie authentique, inclusive et participative, offrant ainsi des possibilités de croissance et d’amélioration. Plus précisément, la recherche met l’accent sur la communication au sein des services sociaux. L’objectif est de contribuer à une transparence de l’information efficace et de plaider en faveur d’une approche de l’accessibilité et de l’inclusion en matière de communication allant au-delà de la simple conformité aux normes techniques et réglementaires, en explorant divers langages et stratégies de communication pour traduire l’information et la rendre accessible au plus grand nombre.
Il est prévu que la recherche avance grâce à la mise en place d’un observatoire dédié à la collecte et à la systématisation des stratégies, langages et pratiques réussis en matière d’accessibilité de la communication. Cet observatoire est destiné à servir de source d’inspiration et de soutien aux administrations publiques pour adopter diverses approches communicatives afin de favoriser l’accessibilité et l’inclusion dans la communication. De plus, il est envisagé de devenir un outil précieux pour les designers, encourageant l’exploration de stratégies et de techniques innovantes en matière de visualisation et de traduction de l’information, ainsi que l’expérimentation dans le domaine de l’accessibilité de l’information.
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Jeanne Sintic
Comment le design pourrait-il ouvrir la réflexion dans le processus d’habitation des personnes souffrant de troubles psychiques ?
Année d’inscription en thèse : 2023.
Thèse en Arts Appliqués : Design.
Direction : Michela Deni et Marine Royer.
Financement : Contrat Doctoral Spécifique pour les Normaliens (CDSN).
Les études menées dans le domaine de la phénoménologie psychiatrique soulignent la difficulté des personnes vivant avec des troubles psychiques à habiter, c’est-à-dire à exister en elles-mêmes dans leur environnement et avec autrui (Heiddegger, 1958). Ainsi, « La capacité d’habiter “chez soi” dépend de la faculté d’habiter “en soi”, et les troubles psychiques modifient profondément la perception que l’on a de soi, car le continuum de ces expériences intimes, perturbées par le délire, modifie dans leurs fondements même les habitudes de la vie quotidienne.». (Bouillon, Girard, & Musso, 2007). Le design, en tant que discipline, interroge sans cesse nos manières “d’être au monde”, notamment dans notre sphère intime, nos relations aux choses, aux logis et aux personnes qui nous entourent. Ainsi, il peut éclairer nos façons d’habiter. Selon Heidegger, “habiter” est une manière d’exister (Heidegger, 1958). En ce sens, c’est une manière d’exprimer son moi intérieur, à travers des objets, des espaces et des habitudes. Lorsque l’on “habite” un espace, on lui donne du sens, et, en retour, il nous permet aussi de nous donner sens, de nous construire (Willis, 2006). Toutefois, l’intervention des objets dans notre cadre de vie intime n’est pas neutre, elle suscite une factitivité de ceux-ci, c’est-à-dire une manipulation qui influence nos comportements en relation à l’espace et aux autres sujets présents dans ce même espace (Deni, 2005). En effet, la théorie de l’ontological designining souligne les influences et les modifications perpétuelles engendrées par les objets qui nous environnent sur nos façons “d’être au monde” (Willis, 2006). Notre être s’exprime donc notamment via le choix des objets et de l’aménagement de nos intérieurs et, réciproquement, ces objets et environnements influencent nos manières d’exister. Chaque artefact remodèle notre façon de vivre. Ainsi, depuis la révolution industrielle, la production massive d’objets manufacturés a influencé la standardisation progressive de nos façons d’être et l’uniformisation de nos modes de vie (Roy, 2022). Notamment conçue par des designers, la rationalisation, nécessaire à la fabrication en série, engendre une “normalisation” de la vie quotidienne. Cependant, de quelle manière peut-on habiter lorsque notre appréciation de la réalité, c’est-à-dire notre rapport instinctif au réel, est diagnostiquée par la communauté médicale comme pathologique (voix, bouffées délirantes, angoisses) ? Cette recherche portera sur l’accompagnement des personnes soignées en psychiatrie durant les moments de transition entre l’hospitalisation, les soins ambulatoires et le domicile. Comment le designer peut-il soutenir le rétablissement des personnes vivant avec des troubles psychiques grâce à un effort de réhabilitation de leur environnement de vie ? Ce travail aura pour but, d’une part, d’appréhender et saisir la diversité des façons d’habiter pour des personnes vivant avec des troubles psychiques. Et d’autre part, de soumettre à la communauté de chercheurs et chercheuses une approche en design qui pourrait ouvrir les formes de “l’habiter” afin de permettre l’hétérogénéité des manières et formes de construction de l’habitation. La recherche-projet (Findeli, 2015) s’appuiera sur une collaboration avec deux terrains distincts. Le terrain principal sera le secteur du XXe arrondissement de Paris du GHU Paris psychiatrie et neurosciences et l’équipe pluridisciplinaire ELIAHS 20 intervenant à domicile. Et le terrain secondaire sera l’hôpital de Dikemark à Oslo et l’équipe mobile de réadaptation après l’hospitalisation sous contrainte. Ces immersions permettront la collaboration et la co-conception avec les personnes impliquées, tant les personnes vivant avec troubles psychiques que les membres des équipes soignantes. L’exploration des processus de “l’habiter” me permettra de mettre en perspective mes questionnements en appréhendant des situations d’intervention des équipes de soins. Il s’agira, notamment, de comprendre ce qui constitue ou ce qui empêche le sentiment d’habiter afin de caractériser ces processus et de les typologiser. Dans un second temps, l’objectif sera de questionner la capacité du design à proposer des outils d’auto-détermination pour les personnes dans leur façon d’habiter. Cette thèse abordera donc des questionnements à la jonction du soin hospitalier et de l’habitabilité des cités.
https://projekt.unimes.fr/membres/jeanne-sintic/
Amine Touzani
Médianîmes, la médiation scientifique par le design à l’Université de NÎMES.
Année d’inscription en thèse : 2023
Thèse en Arts Appliqués : Design.
Direction : Michela Deni et Patrizia Giannoni.
Financement : Contrat doctoral (Région Occitanie et Université de Nîmes).
MEDIANÎMES est un projet à la croisée de la médiation, du design social et d’autres disciplines d’Unîmes (sémiotique, communication, biologie, etc.). Le doctorant mènera une recherche-projet dont l’objectif sera d’adapter et d’améliorer l’expérience de médiation des connaissances d’Unîmes aux acteurs du territoire dans laquelle elle se déroule : divulgation scientifique, développement de l’interdisciplinarité et conception des nouvelles modalités de collaboration et de partage de savoirs. Les projets de médiations scientifiques et la thèse donneront lieu à des formes de partage plus adaptées au public visé par Unîmes prenant en compte leurs attentes, besoins, niveaux de connaissances, souhaits, questionnements, appétences, médias de prédilections, etc. Une meilleure lecture et attractivité de la recherche scientifique pour une réception consciente et avisée de travaux scientifiques et une familiarisation permettant des sciences plus participatives.
https://projekt.unimes.fr/membres/amine-touzani/
Aymeric Le Gall
Sensibilisation et médiation sociétale sur le risque d’incendie de forêt.
Année d’inscription en thèse : 2023.
Thèse en pluridisciplinaire en géographie, psychologie sociale de l’environnement et en design social.
Direction (et encadrement) : Karine Weiss et Béatrice Gisclard.
Financement : Contrat privé (Warucene, financement de projet de la fondation MAIF)
Dans ce projet, nous étudions la perception et les pratiques de la population du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur face au risque d’incendie. L’objectif principal est d’améliorer l’acculturation au risque d’incendie et les conduites du changement en milieu rural et périurbain. A cet effet, ce projet poursuivra deux objectifs principaux :
– Faire évoluer la perception du public à propos du risque incendie.
– Faire accepter l’emploi intégré du feu.
Le projet a pour objectif, de dégager des leviers d’action suscitant une innovation sociale via une stratégie de communication engageante en investissant les paramètres sociétaux et sociocognitifs afin de changer les habitudes individuelles et d’aider les décideurs à faire accepter l’emploi du feu comme outil de prévention pour améliorer la résilience du territoire face aux incendies.
Lara Mariton
Favoriser le passage à l’action constitutive d’un développement résilient au changement climatique. Un dispositif d’aide à la décision par le volet sociétal en R&D bas-carbone.
Année d’inscription en thèse : 2023.
Thèse en Sciences de l’Information et de la Communication, spécialité design social.
Direction et encadrement : Michela Deni, Alain Findeli, Isabelle Maillot (co-encadrement) et Marie Vandermersch (co-encadrement).
Financement : Contrat doctoral (CEA : plan de développement des compétences, DINOV, LITEN et DRT).
Cette recherche doctorale fait suite à une recommandation issue de la consultation enjeux sociétaux 2030 réalisée pour l’Ideas’lab du CEA (en cours de publication) et s’inscrit dans le contexte de transition environnementale et de la crise énergétique en Europe qui induisent la nécessité d’une évolution sociétale.
Le Liten, disposant d’un savoir-faire et de méthodes sur les piliers impacts économiques et environnementaux du développement durable, a pour objectif, notamment, la montée en compétence sur le pilier sociétal du développement durable. Par cette recherche doctorale, la question formulée par le Liten est : est-ce que cela fait sens si comme aujourd’hui le Liten fait de l’ACV environnementale, l’Institut puisse demain faire de l’ACV sociétale ou un équivalent, et peut-on appréhender le sujet différemment en repérant des indicateurs sociétaux objectifs et mesurables et qui feraient sens dans nos métiers en R&D technologique ? [1]
Cette intention de recherche au Liten provient par ailleurs de l’écoute de la préoccupation montante des équipes de recherche que l’on peut résumer ainsi (Ce sur quoi le chercheur [2] travaille au quotidien va-t-il dans le bon sens, celui de la société ? [3]). La recherche s’appuie sur le constat qu’il faut penser l’articulation entre innovation et technologie et contribuer à une dynamique de découverte et d’innovation qui fait sens pour le chercheur.
Comme le recommande Dominique Bourg[4] ce travail de recherche n’est pas à inscrire en continuité des méthodes d’analyse du cycle de vie social (S-LCA), pour qui elles sont un copier-coller des ACV issues des travaux « d’ACVistes » et d’économistes sans la contribution de sociologues, ce qui constitue un manque. De plus les SLCA analysent l’impact d’une production R&D existante, déjà sur le marché, alors que l’attendu de ce travail est une orientation du point de vue sociétal avant toute démarche de R&D.
Ainsi, cette recherche vise à répondre à la problématique suivante : Suite aux méthodes de décision Tech-Eco, environnementales et d’acceptabilité des technologies qui montrent leurs limites, en quoi un dispositif d’aide à la décision par le volet sociétal en R&D bas carbone peut-il favoriser le passage à d’autres formes d’actions constitutives d’un développement résilient au changement climatique ?
L’hypothèse directrice que le présent travail aura pour but de vérifier ou d’infirmer et qui nous permettra de répondre à notre question, est la suivante : Préfigurer un dispositif d’aide à la décision en R&D bas carbone par le volet sociétal qui soit approprié et non rejeté par les équipes en R&D (car construit sur une posture sociologique trop idéale, incompatible avec la posture de fournisseur de technologie) et d’autre part ne soit décrié par la société en tant que societal washing pour faire accepter des approches techno-push permettra-t-il :
– de fiabiliser les choix de projets
– de déployer voire transformer la démarche de R&D au service de la transformation sociétale ?
Ces transformations, constitutives de toute démarche de design, seront au cœur de notre recherche.
En termes d’organisation, durant la 1ere année de recherche une veille méthodologique pluridisciplinaire permettra de constituer l’état de l’art et la bibliographie afin d’établir plusieurs typologies de projets passés et en cours qui permettront d’identifier par la sémiotique des récurrences susceptibles d’interprétation systémique à la fois dans la prise de décision portant à la conception et par conséquence à la réception. Ces résultats permettront de remobiliser certaines questions pour la suite de la recherche, de définir un corpus de projets et de préparer un protocole pour aborder le terrain et analyser le contexte.
La 2e étape de la recherche portera sur ses terrains. Si nécessaire, les axes de recherches seront repositionnés en vue des apports de l’état de l’art et des études de projets. Cette recherche s’attachera par une approche ethnographique à comprendre comment la décision est prise dans les projets du Liten pour savoir pourquoi puis comment y intégrer durablement le volet sociétal. L’expérimentation de nouvelles méthodes et outils en fonction des résultats tirés du corpus de projets permettra de dresser un bilan pour co-préfigurer le dispositif. La 3e étape sera celle de la préfiguration du dispositif d’aide à la décision en R&D bas carbone, de l’analyse, du bilan et de la rédaction de l’apport de connaissances dans les domaines précités. La rédaction finale de la recherche doctorale ainsi que sa soutenance constituent la 4e et dernière étape de la recherche.
1. Extrait de la réunion du 9 mars 2023 du suivi de la pré-étude de thèse
2. La dénomination « chercheur » désigne dans cette recherche toute personne qui contribue par sa compétence dans un projet de recherche en R&D au Liten (scientifique, fonction support, manager, technicien et ingénieur de recherche).
3. Extrait de la réunion du 9 mars 2023 du suivi de la pré-étude de thèse
4. Entretien de pré-étude de recherche doctorale : Bourg, 21 septembre 2022.