Corinne Rondeau

Corinne Rondeau

ENSEIGNANTE-CHERCHEUSE

MCF Esthétique et Sciences de l’art (18ème section CNU) à l’université de Nîmes, depuis 2002. Membre permanent de l’UPR PROJEKT de l’université de Nîmes. RNSR : 201622202T. Critique d’art (Radio France - France Culture).

Corinne Rondeau

MCF Esthétique et Sciences de l’art (18ème section CNU) à l’université de Nîmes, depuis 2002.

Membre permanent de l’UPR PROJEKT de l’université de Nîmes

RNSR : 201622202T

Critique d’art (Radio France – France Culture)

 

Axes de recherche :

. Enjeux contemporains & anthropologie des images

. Usages et mésusages politiques de l’histoire par l’image

. Représentations de la guerre : conflits, propagande, témoignages, instrumentalisations technologiques et idéologies de masse

. Pédagogie par l’image : de la transmission des connaissances à une transition des valeurs éthiques

 

Note de recherche / Pour une écologie visuelle

L’internationale vision des tours en flammes du WTC se détachant sur le fond d’un ciel d’été indien est sans doute la dernière image du XXe siècle, et la première à ouvrir la Babel des temps numériques. Par leur dimension essentiellement inflationniste, immatérielle, hétérogène et concurrentielle, les images ne cessent de brouiller la réalité. Pour reprendre une expression d’Hannah Arendt, les images sont la « condition » de l’homme du XXIe siècle. « Tout ce qui pénètre le monde humain, écrit-elle, ou tout ce que l’effort de l’homme y fait entrer, fait aussitôt partie de la condition humaine. » Cette condition faut-il la prendre comme un fait d’histoire, évolution, mutation de civilisation, ou encore destin ? ou comme le nouveau problème que la civilisation humaine pose à l’Homme ? Peut-être son contre-destin ?

Choc visuel, excès de diffusion, scandale des images, drames humains, atrocités visuelles, il apparaît de plus en plus nécessaire d’envisager une écologie des images : comment vivre avec les images quand elles configurent nos relations avec la réalité ? Montrer, classer, interpréter ne suffit plus devant l’inflation iconique à l’heure où les images infiltrent plus d’espaces et plus de moments de la vie de chacun, avec ou sans son consentement.

Les images ont tout pour séduire – accaparer la perception – elles ont tout aussi pour polluer – en commençant par les valeurs éthiques. Tout objet est aujourd’hui devenu surface d’écran, et une donnée économique. Sur les réseaux sociaux, toute image est en puissance vecteur de visibilité individuelle ou collective, alors même que jusqu’ici elles n’ont produit ni alphabet ni critique, un souci pourtant ébauché par László Moholy-Nagy dès 1927 :« l’analphabète du futur ne sera pas l’illettré mais l’ignorant en matière photographique ».

Pour cela il faut peut-être prendre à rebours la constitution historique qui est passée d’une poétique (traditionnellement les règles de l’art) à une esthétique (introduction du spectateur), et partir cette fois de l’esthétique pour réenvisager une poétique : que peut-on faire ? comment élaborer une alternative ? Loin de nouvelles et tout aussi vaines mises en garde, il faut soulever la question de la « clarté obscure » du sensible des images (Baumgarten) et en forger un outillage de survie (à travers une esthétique des images), un nouveau sens critique qui ferait part à toutes les différences (Hume) pour en tirer de possibles outillages créatifs (à travers une poétique des images).

Pour cela il conviendra d’interroger les conditions de lisibilité et de représentation des images, leurs effets socio-éthiques et moraux ; analyser le « gaspillage » et le « parasitage » de l’économie visuelle ; relire, en déchiffrant, sans omettre de relier les mots aux images ; refonder une « culture générale visuelle » pour une société du tout numérique qui permette, à défaut de stabilité et d’harmonie, de définir un socle de réception critique et des instruments de création susceptibles d’assurer une relève.

La question des images revient à configurer une écologie visuelle qui pourvoirait le présent d’une actualité mis à distance d’une téléologie de la globalisation, façon de redistribuer la pensée dans un écart singulier, qui ferait surtout l’économie des prophètes du malheur et célébrerait sans mièvrerie la vie, toutes les vies, de l’Homme des images.

 

Enseignements Nîmes :

  • Licence design

L1 Histoire des arts et du design ; Culture visuelle

L2 Histoire des arts et du design ; Esthétique

L3 Lectures utopiques en art et design ; Culture et société

  • Master Design Innovation Société :

Actualités en recherches esthétiques 2

PUBLICATIONS & COMMUNICATIONS

 

  • ESSAIS MONOGRAPHIQUES

. Chantal Akerman, Passer la nuit, Collection éclats, Éditions de L’éclat, 2017

. Qui a peur de Susan Sontag ? Collection éclats, Éditions de L’éclat, 2014

. Lucinda Childs, Temps / Danse, Collection Parcours d’artiste, Centre National de la Danse, 2013

. David Claerbout, L’œil infini, Collection Noème 12, Édition Nicolas Chaudun, 2013

  • CHAPITRES D’OUVRAGES (sélection)

. « J’irai fleurir vos tombes », in Julien Audebert, Corinne Rondeau, Philippe-Alain Michaud, Mousse Publishing, Milan, 2022

. « Ici est Partout » in Artistes syriens en exil, œuvres et récits, Dunia al Dahan, Corinne Rondeau, Médiapop Éditions, 2020

. « Déphotographier » in Scene, David Campany, Corinne Rondeau, co-édition Mack Editions – Le BAL, 2019

. « On marginality as resistance », in Moving Image Review & Art Journal · Volume 8 · Numbers 1 & 2, Londres, 2019

.  « Lucinda Childs et Sol LeWitt, La danse de la vision », in A Different Way to Move, Minimalismes, New-York, 1960-1980, (sous la dir. de Marcella Lista), Marcella Lista, Liz Kotz, Susan Rosenberg, Corinne Rondeau, Carré D’art, Hatje Cantz Verlag, 2017

.  « L’univers est la cendre d’un dieu mort », in Hélène Delprat, I did it my way, Émilie Bouvard, Térésa Faucon, Corinne rondeau, Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, Co-édition Maison Rouge, éditions Fage, 2017

.  « La belle effraction », in Les Papesses, Marie-Laure Bernadac, Corinne de Thoury, Corinne Rondeau, Collection Lambert, Actes-Sud, 2013

  • COMMUNICATIONS (sélection)

. Orlanda Furiosa, Colloque international Dégenrez-moi, Dégenrer : enjeux artistiques, intimes et politiques (dir. Diane Watteau), École des Arts de la Sorbonne, 9-10 mars 2023

. Ce qu’il y a de brut dans l’art, Colloque international De quoi l’art brut est-il le nom ? (dir. Christian Berst et Antoine Frérot), Centre culturel international de Cerisy, 18-22 mai 2022

. Promised Lands : portrait d’artiste en cinéma, Colloque international Susan Sontag, Le souci du cinéma, ENS Ulm, 23-24 septembre 2021

. Faire de la critique, conférence, École nationale supérieure d’art de Bourges, le 17 mai 2021

. Que faire de la fiction ? (3) — Les nains aussi ont commencé petits… de Werner Herzog, École supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux, Séminaire cinéma, 1 & 2 cycle, mai 2021

. Que faire de la fiction ? (2) — L’évaporation de l’homme de Shōhei Imamura, École supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux, Séminaire cinéma, 1 & 2 cycle, janvier 2021

. Que faire de la fiction ? (1) — Blow Up de Michelangelo Antonioni, École supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux, Séminaire cinéma, 1 & 2 cycle, octobre 2020

. Les sens d’une épidémie, Séance inaugurale Séminaire « Épidémies » de 3e cycle (dir. Thibault Boulvain, Fabio D’Almeida et Damien Bril), École du Louvre, Paris, 8 octobre 2020

. Qu’est-ce qui échappe à la lumière (2) ? Des corps hors cadre, Séminaire pour Le BAL autour de l’exposition Skéné d’Alex Majoli, Le BAL, Paris, 18 avril 2019

. Qu’est-ce qui échappe à la lumière (1) ? Des corps sous un éclair de lumière, Séminaire pour Le BAL autour de l’exposition Skéné d’Alex Majoli, Le BAL, Paris, 14 mars, 2019

. Lucinda Childs, Chercher l’espace (à propos de Dance et le théâtre politique), dans le cycle des conférences de l’exposition A Different Way to Move, Minimalismes, New-York, 1960-1980, Carré d’art, Nîmes, 27 avril 2017

  • DIFFUSION DES SAVOIRS & RAYONNEMENT (sélection)

. Invitée

2021 — Crush Test, une école pour se construire ou réussir ? Débat pour l’Adagp animé par Stéphane Corréard, invités : Emmanuel Tibloux, Jérémy Charbaud, Corinne Rondeau, 1 mars 2021

2021 — L’œuvre polymorphe de Chantal Akerman, La compagnie des œuvres, (prod. Matthieu Garrigou-Lagrange), France Culture, 19 janvier 2021

2020 — Avoir raison avec… Susan Sontag, (prod. Géraldine Mosna-Savoye), France Culture, 28 août 2020

2018 — TV France 3 Série – La passion dans l’art, le crucifix, symbole contemporain de souffrance, 31 mars 2018

2018 — En attendant Sontag, La Grande Table (prod. Olivia Gesbert), avec Béatrice Mousli, France Culture, 1 janvier 2018

2017 — Chantal Akerman, À vous de voir, avec Claire Atherton, Plan Large, (prod. Antoine Guillot), France Culture, 18 novembre 2017

2015 — Philosopher avec Quentin Tarantino, Action et bavardage : « Boulevard de la mort », Les nouveaux chemins de la connaissance, (prod. Adèle Van Reeth), France Culture, 13 janvier 2015

. Collaborations France Culture

2006-2023 — Critique (arts plastiques, arts du spectacle, cinéma, littérature, essais sciences humaines)

2023- Les midis de France Culture (prod. Géraldine Mosna-Savoye & Nicolas Herbeaux)

2020-2022 – La Grande Table Critique (prod. Lucile Commeaux),

2011-2019 – La Dispute (prod. Arnaud Laporte)

2010 – La Grande Table (prod. Caroline Broué, Hervé Gardette),

2006-2009 – Tout arrive !  (prod. Arnaud Laporte)

2000-2002 — Collaboratrice Multipistes (prod. Arnand Laporte)

1999-2001 — Productrice déléguée Surpris par la nuit (prod. Alain Veinstein), Formats 15’, 70’ et 90’

. Modération

  • Musée Rodin, Paris

2021- Masterclasse, Saison 1 :

La porte des Enfers avec Laurent Gaudé

Pourquoi parler de génie ? avec Nathalie Heinich

2022 – Masterclasse, Saison 2 :

La commande publique avec Marie-Laure Bernadac

  • Centre Georges Pompidou – MNAM, Paris

2015 – Séance LINK, avec Noël Dolla et Jean-Luc Verna

  • Fondation Louis Vuitton, Paris

2015 – Une soirée avec Lucinda Childs, avec Lucinda & Ruth Childs

  • Languedoc-Roussillon Cinéma, Montpellier

Soirées Flare :

– avec Jacques Rancière pour son livre Béla Tarr, Le temps d’après, 2012
– avec Julien Loustau pour son film Sub, 2009
– avec Ariane Michel pour son film Les hommes, 2008

corinne.rondeau@unimes.fr