Pour cette année 2025-2026 PROJEKT poursuit son séminaire mensuel transversal DEIS « Design Et Innovation Sociale ».
Le séminaire a lieu les vendredis, de 14h30-16h30, sur le site Hoche de l’Université de Nîmes, dans la salle indiquée sur l’agenda. L’entrée est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
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Programmation 2025-2026
Séminaire mensuel transversal DEIS « Design Et Innovation Sociale »
12 septembre 2025 : Invité Olivier Peyricot
Paysages de recherche design
Invité par Lucile Haute
Résumé
Alors qu’on raconte le design comme une solution bienveillante au service de la société, les dominations, les potentats, les pouvoirs nous confinent et produisent un environnement de plus en plus invivable. Le design est en mutation, principalement à ses marges, confronté à deux phénomènes : sa contre-performance sociale et environnementale que met à nue la recherche, et le refus actuel, généralisé et contradictoire, de toute bifurcation. Mais la façon dont on redécouvre le vivant qui s’agence et résiste, produit de nouveaux récits de création qu’incarnent entre autres les travaux des designers-chercheurs.
A partir de l’activité de la recherche et d’exposition, développée entre 2008 et 2022 à Saint-Etienne, et en s’appuyant sur des pensées critiques circulant à travers le monde, nous proposons de rassembler sous forme de paysage de recherche des pratiques et des théories éparses qui contribuent à un renouveau profond du design, donnant un aperçu de ce qui devient de plus en plus un pivot méthodologique et pratique pour produire autrement nos environnements matériels.
Dans ce contexte, comment le designer-chercheur -pris lui-même à l’intérieur de ce monde qui se dégrade- peut-il opérer ? Comment sa méthode de déconstruction et de composition du projet peut se mettre au service d’une tentative de renaissance du maillage social et technique ?
Cette conférence mettra donc l’accent sur ce qui pousse à dessiner une forme de recherche spécifique au design, dans un contexte de réorientations politiques de la pratique du projet.
Bio
Olivier Peyricot est designer, enseignant, commissaire d’expositions. Il a dirigé la recherche de la Cité du design de 2014 à 2022 et a été entre autres directeur de la biennale design de Saint-Etienne de 2017 sur les mutations du travail. Depuis 2022, développe le labo Almanach pour la Fondation Martell à Cognac et programme le lieu de recherche la Chambre des méthodes à Saint-Etienne.
17 octobre 2025 : Invité.es Fabien Lechevalier et Louise Wambergue-Gouble
La conférence aura lieu de 14h30 à 16h30, dans la salle H109 et pourra également être suivie en distanciel par ce lien :
https://zoom.us/j/93311749775?pwd=ZQfwoUsogaK3LCsSM16n8b6kQSFCtO.1
Fabien Lechevalier
Ce que le droit fait voir pour se faire croire
Invité par Pierre Fournier
Résumé
La confiance est au fondement de toute relation entre gouvernants et gouvernés.
En droit, elle constitue la condition silencieuse de l’effectivité des normes : on respecte la règle parce qu’on reconnaît l’autorité de celle ou celui qui l’édicte, l’interprète ou la met en œuvre. Cette légitimité repose sur l’idée que ceux qui obéissent à la norme en sont aussi, au moins symboliquement, les auteurs (Article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 — « La loi est l’expression de la volonté générale »). L’autorité du droit tient ainsi à sa source démocratique, mais également à la reconnaissance, sans cesse reconduite, de cette source comme légitime. Autrement dit, le droit ne vaut que s’il est encore cru. S’il cesse de l’être, les institutions perdent leur fondement, et avec lui, le consentement : naissent alors les révoltes, voire les révolutions.
Cette reconnaissance ne repose donc pas uniquement sur le statut juridique de l’autorité, ni sur la seule force des textes qui l’instituent. Elle dépend d’un équilibre plus fragile : un pacte de confiance entre les institutions et celles et ceux sur lesquels elles prétendent exercer leur pouvoir.
Or, pour que cette confiance advienne, l’autorité doit faire signe. Elle doit se rendre crédible, tangible, sensible, accessible. Elle s’énonce autant qu’elle se met en scène : formes, symboles, espaces, imaginaires… C’est toute une esthétique institutionnelle qui s’est construite autour de ce que, ou de qui, le droit cherche à légitimer. Des architectures aux uniformes, des emblèmes aux typographies, une grammaire visuelle du pouvoir s’impose — souvent à notre insu. Elle incarne l’ordre, la stabilité, la rigueur, l’écoute. Elle produit un effet de légalité, un effet de réalité.
Mais quelles sont les conditions de cette mise en forme ? De quoi est-elle le produit ? Dans quelle mesure continue-t-elle à opérer, dans un monde où la défiance envers les institutions gagne du terrain ? Peut-on encore “croire” à une autorité qui se manifeste par des signes souvent figés, hérités d’un autre temps ? Et comment cette grammaire se recompose-t-elle à l’ère numérique, où l’autorité se dématérialise, s’interface, se code ?
Cette communication propose d’interroger, à travers des pratiques d’art et de design, les formes de cette confiance institutionnelle ainsi que leurs fragilités. Il s’agit moins de la célébrer que de la mettre à l’épreuve, d’en montrer les effets performatifs, et peut-être d’imaginer d’autres manières de rendre l’autorité sensible, crédible, accessible.
Bio
Fabien est doctorant en Droit à l’Université Paris-Saclay. Il est chercheur au Centre d’Études et de Recherche en Droit de l’Immatériel (Université Paris-Saclay) et affilié au Transatlantic Technology Law Forum (Stanford University). Ses recherches portent principalement sur le droit à la vie privée ainsi que sur plusieurs thématiques à l’interface des disciplines du droit et du design. Avec un parcours pluridisciplinaire, au croisement du droit, de l’économie et du design, il s’intéresse aux démarches de recherche-action et recherche-création dans le milieu juridique. Il enseigne le droit dans plusieurs institutions (Université Paris-Saclay, Mines-Télécom) et a été Visiting fellow au Digital Life Initiative de Cornell Tech. Il co-pilote actuellement le Lab Surveillance, un laboratoire étudiant éphémère de recherche juridique expérimentale par le design porté par l’ENSCi-Les Ateliers et l’Université Paris-Saclay.
Louise Wambergue-Gouble
Ces signes graphiques auxquels nous faisons confiance
Invitée par Pierre Fournier
Résumé
Le 1er septembre 2025 signe la disparition du document A4 marron prescrivant un arrêt de travail, remplacé par un formulaire numérique. Quels que soient leurs supports, ils sont nombreux ces « documents » (surface délimitée portant des signes graphiques particuliers) qui nous octroient des droits et/ou du pouvoir : timbre-poste, billets de banque, passeport, diplôme, contrats et certificats en tout genre… Or le fonctionnement de ces objets ne tient qu’à une chose : la confiance. Si celle-ci disparaît, la feuille rectangulaire que l’on comptait échanger contre un bien ou un service passe brusquement de 20 à 0€. Mais comment s’instaure cette confiance ? À quoi se fie-t-on réellement ?
On se réfère évidemment en premier lieu à l’infrastructure (souvent une institution publique) qui émet le document et qui en garantit la valeur. En analysant différents objets, j’essaierai néanmoins de démontrer que leur forme graphique n’est pas étrangère à leur fiabilité et qu’elle participe à instaurer une confiance institutionnelle des usagers envers les organismes émetteurs.
Bio
Louise Wambergue-Gouble est doctorante en design graphique et études visuelles à l’Université de Strasbourg. Elle est membre de l’UR 3402 – ACCRA, dans l’axe Cultures Visuelles. Ses recherches visent à démontrer la relation profonde entre images et confiance, en particulier dans la relation entre une institution et ses usagers. Dans sa thèse, elle prend le cas paradigmatique du billet de banque pour expliciter cette relation et fonder le concept de graphisme fiduciaire. Elle vient de publier « Les formes de la confiance : origines, agencement et fonction de l’iconographie monétaire française », Recherches en PAroles (RPA) n°6, Mons : Éditions du CIPA, 2025, pp. 95‑126, ainsi que « Un « Panthéon de papier » : Qualités spectrales des portraits, des figures féminines et du filigrane dans l’iconographie fiduciaire française (1800-2000) », archifictions n°2, 2025 [en ligne].
21 novembre 2025 : Invité.es Josina Vink et Stéphane Vial
Josina Vink
From the Margins to the middle: Shaping social structures
Invitée par Jeanne Sintic
La conférence aura lieu de 14h 30 à 16h30.
Résumé
All too often our public services reinforce disparities in outcomes rather than counteracting them. When they do attempt to combat systemic inequalities, it is often done with a reactionary focus on helping particular individuals. In response, this talk explores how we can collectively reshape service systems to prevent marginalisation before it occurs. How can we redesign the shared norms, rules, roles, values and beliefs within service systems that are contributing to inequitable outcomes? Using concrete examples from within healthcare, welfare and social services in Canada, Sweden and Norway, this presentation will unpack the situated struggles of realising structural change to prevent marginalisation through participatory design processes.
Bio
Josina Vink (they/them) is a design researcher and educator at the Oslo School of Architecture and Design (AHO) in Norway. They have extensive experience working as a service and systemic designer in health and care, including for the Mayo Clinic Center for Innovation in the United States, the Center for Addition and Mental Health in Canada, and Experio Lab in Sweden. Josina currently leads Re:Structure, a four-year participatory design project exploring how to prevent youth marginalisation through structural changes in municipal service systems.
Stéphane Vial
Faciliter les parcours de soin en santé mentale grâce au design et à l’innovation sociale et numérique : la plateforme Mentallys
Invité par Thomas Watkin
Résumé
Les parcours de soins en santé mentale sont longs, morcelés, labyrinthiques, et le suivi s’arrête à la fin de chaque épisode de service, sans filet de sécurité ou prévention à long terme. Les délais d’attente sont considérables, la demande de soins est croissante, et de nombreux lieux d’hospitalisation demeurent vétustes et inadaptés. En parallèle, les innovations numériques en santé mentale sont encouragées, mais peu d’entre elles démontrent une efficacité réelle. C’est dans ce contexte qu’a été initiée en 2020 la plateforme Mentallys, co-construite selon un processus intensif et inédit de codesign avec des patients partenaires, des pairs aidants et des professionnels de la santé. Achevée en janvier 2025, après cinq années de recherche et développement menées avec une exigence forte de créativité et des standards élevés de design, Mentallys est une solution numérique d’autosoins et d’accès aux soins qui soutient le rétablissement des personnes aux prises avec des difficultés de santé mentale, et facilite le télésuivi ainsi que la communication entre usagers et professionnels. Cette présentation reviendra sur la démarche de recherche et d’innovation qui a présidé à l’émergence de Mentallys, ses particularités dans le contexte canadien, et inclura une démonstration de la plateforme.
Bio
Stéphane Vial (PhD, HDR) est Professeur titulaire à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal, titulaire de la Chaire Diament en design pour la cybersanté mentale et chercheur en santé mentale numérique au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Il est le fondateur et coordonnateur de Mentallys, une plateforme numérique d’accès aux soins et
de gestion des parcours en santé mentale entièrement financée par des subventions de recherche publique et des dons. Avant d’émigrer au Canada et de s’installer au Québec, Stéphane Vial a été maître de conférences en design à l’Université de Nîmes, où il a co-fondé et dirigé le laboratoire PROJEKT, co-fondé la revue Sciences du Design, co-fondé la liste de diffusion Recherche-Design. Il est l’auteur de plus de cinq livres sur le design et le numérique, incluant L’être et l’écran (Puf, 2013 ; MIT Press, 2019), Le design (Que sais-je ?), Court traité du design (Puf, 2010). Avec son collègue Éric Kavanagh, professeur titulaire à l’École de design de l’Université Laval, il dirige et finalise actuellement le Vocabulaire du design, le premier et le plus grand dictionnaire spécialisé du design en langue française, qui couvre plus de 300 termes et rassemble plus 100 auteurs et autrices, à paraître en 2026 aux Presses universitaires de France.
12 décembre 2025 : Invitées Magali Roumy Akue et Émeline Roy
Magali Roumy Akue
Cultiv’@cteurs : comment repenser les environnements de formation en agriculture ?
Invitée par Christophe Moineau et Émeline Roy
Résumé
Roumy Akue Magali, Université de Paris-Est-Créteil, Laboratoire UPEC, magali.roumyakue@u-pec.fr
Loffreda Magali, Ministère de l’Agriculture, magali.loereda@educagri.fr ;
magali.loEreda@gmail.com
Kummer-Hannoun Pascale, Université de Paris Cité, Laboratoire EDA et Sorbonne
Université, UFR ingénierie, pascale.hannoun@parisdescartes.fr
Cultiv’@cteurs : comment repenser les environnements de formation en agriculture ?
Proposition :
Face aux défis de l’anthropocène et de l’anthropisation (Descola, 2015), la formation agricole nécessite une articulation renforcée entre savoirs théoriques et pratiques professionnelles afin que les futurs professionnels puissent conduire la transition vers une agriculture adaptée aux limites planétaires. Il est souhaitable que les apprenants acquièrent de solides connaissances sur les plantes et leur environnement et soient dans une dynamique d’apprentissage et de collaboration entre pairs pour pouvoir faire évoluer leurs pratiques à court, moyen et long terme.
La recherche-projet Cultiv’@cteurs, menée dans un Agrocampus, étudie le potentiel médiateur de la signalétique pour faciliter ces apprentissages. Au-delà, elle repense la fonction du Centre de Documentation et d’Information en formulant l’hypothèse que l’adoption de logiques de tiers-lieu permettrait de modifier ses attributions, transformer sa perception par la communauté éducative et enrayer sa désertion. Notre cadre théorique articule trois approches complémentaires : en design, notre démarche par la recherche-projet (Findeli, 2005) permet de penser la matérialisation située de ces médiations et les changements individuels et collectifs qu’elles suscitent. Elle s’inspire des travaux de Manzini (2015) et de son modèle SLOC, considérant que nos actions sont susceptibles de servir de modèles reproductibles dans d’autres territoires. Concernant la signalétique, nous nous appuyons sur les réflexions de Ruedi Baur (2010) et son concept de système fécond, qui conçoit la signalétique dans sa dimension située.
En sciences de l’éducation, les travaux de Fernagu (2022 ; 2023) sur les environnements capacitants permettent d’analyser comment l’organisation des espaces soutient l’apprentissage.
En sciences de l’information et de la communication, les concepts d’objet-frontière et d’infrastructure (Trompette et Vinck, 2009 ; Star et Bowker, 2023) éclairent le rôle médiateur que peut jouer la signalétique en devenant interface entre les différents systèmes de classification présents sur notre terrain. Ces trois approches convergent par leur vision des interactions entre acteurs et dispositifs et agentivité des acteurs.
Une première phase ethnographique du travail a mis en évidence les tensions entre différents systèmes de classification qui entravent l’accès aux ressources (Roumy Akue et Loffreda, 2024). La seconde phase engage une démarche de co-conception d’une signalétique didactisée, structurée autour des cycles saisonniers du végétal, qui transforme le CDI en espace d’apprentissage actif où les apprenants peuvent relier observations de terrain, temporalités agricoles et ressources documentaires, développant ainsi leur autonomie dans la construction des connaissances.
Mots-clés : design ; tiers-lieu ; environnement capacitant, objet-frontière, formation agricole, co-conception
Bibliographie :
Baur, R. (2010). Intégral, Anticiper, Questionner, Traduire, Irriter, Distinguer, Orienter, Inscrire, Lars Müller.
Bowker, G. C., & Star, S. L. (2023). Arranger les choses. Des conséquences de la classification. EHESS.
Cuvelier, L., & Fernagu, S. (2023). Sujets capables et environnements capacitants. TransFormations-Recherches en Education et Formation des Adultes, (25), 130-147.
Descola, P. (2015). Humain, trop humain, Esprit, (12), 8-22.
Fernagu, S. (2022). L’approche par les capabilités dans le champ du travail et de la formation : vers une définition des environnements capacitants ? Travail et Apprentissages, 23(1), 40-69.
Findeli, A. (2005). La recherche-projet : une méthode pour la recherche en design. Dans R. Michel (Dir.), Erstes Designforschungssymposium, Zurich, SwissDesignNetwork 2005 (p.40-51). SwissDesignNetwork.
Roumy Akue, M. et Loffreda, M. (2024). For an open, inclusive and empowering Documentation and Information Center: rethinking the circulation of resources within a school, a case study of an agricultural high school library. In 17th IARTEM Conference Paris, 28-31 May 2024.
Trompette, P., & Vinck, D. (2009). Retour sur la notion d’objet-frontière. Revue d’anthropologie des connaissances, 3(3-1).
Bio
Magali Roumy Akue est maître de conférences en design à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), où elle enseigne au département Métiers du Multimédia et de l’Internet de l’IUT de Sénart-Fontainebleau. Elle est membre du laboratoire CÉDITEC.
Ses domaines de recherche concernent le renouvellement des ressources éducatives en design et les pratiques de veille. Ses travaux interrogent également la médiation par les représentations visuelles et la circulation des savoirs dans les environnements de formation et de soin.
Quelques publications :
- Akue, M. R. (2025). Faire «faire autrement» inscrire le projet à la jonction entre enjeux de design, professionnels, pédagogiques et académiques. In Faire, encore. Conférence Art Design Recherche (AD• REC) 2025.
- Roumy Akue, M. (2022). La veille des enseignants en design au service d’un décentrement réitéré : l’identification des changements et le renouvellement des ressources pour l’enseignement du design. Sciences du design, 2022/1. https://www.cairn.info/revue-sciences-du-design-2022-1-page-92.htm
- Roumy Akue, M. (2021). Environmental scanning in higher education: Use of digital sources for the renewal and updating of design project teaching resources. IARTEM e-journal, 12(2). https://doi.org/10.21344/iartem.v12i2.811
- Roumy Akue, M. (2019). Renewal of design teacher resources by the practice of environmental scanning. Proceedings of the International Conference on Engineering Design (ICED19), Delft, The Netherlands. https://doi.org/10.1017/dsi.2019.60
Magali Loffreda est professeure-documentaliste dans l’enseignement agricole et docteure en sciences de l’éducation et didactique de l’ENS Paris-Saclay. Ses travaux de recherche ont porté sur l’organisation des ressources éducatives par les enseignants.
Pascale Kummer-Hannoun est enseignante-chercheure en mécanique à Sorbonne Université. Sa recherche au laboratoire EDA de l’université Paris Cité, concerne la didactique des sciences. Ses questions sont centrées sur les pratiques enseignantes dans différents contextes et en particulier sur le travail réalisé avec les ressources.
Emeline ROY
Le mémoire en design comme objet réflexif et pédagogique : entre prescription institutionnelle et pratique située
Invitée par Christophe Moineau
Résumé
Depuis la création du Diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADe) en 2018, le mémoire est devenu un élément central de la formation en design dans l’enseignement supérieur professionnel français. Conçu comme une « production éditoriale de réflexion et d’analyse liée à la pratique créative », il incarne la tension entre prescription institutionnelle et appropriation locale. S’appuyant sur une recherche qualitative en cours portant sur des mémoires issus de cinq mentions de DNMADe, cette intervention met en avant la manière dont l’écriture et la composition visuelle fonctionnent comme médiateurs réflexifs au sein de la pédagogie du design. Le mémoire est ici envisagé à la fois comme objet dans, de et par le design : un artefact matériel régi par des logiques éditoriales et visuelles ; un lieu où la pratique devient objet d’analyse ; et un dispositif heuristique favorisant la production de nouveaux savoirs à travers l’écriture et la conception. Ces trois modalités montrent que le mémoire agit tout à la fois comme outil d’évaluation et comme laboratoire pédagogique d’articulation des savoirs issus de la pratique. En examinant la manière dont les étudiants et les collectifs enseignants réinterprètent cette exigence curriculaire, ce travail met en évidence le mémoire comme espace hybride de professionnalisation et de construction de sens. Au-delà de sa fonction évaluative, il devient un lieu où se rencontrent réflexivité, posture d’auteur et identité disciplinaire, éclairant la manière dont la formation en design construit des praticiens réflexifs dans l’enseignement supérieur professionnel.
Bio
Émeline Roy est maîtresse de conférences en sciences de l’éducation (CNU 70e section), qualifiée également en section 18 (Arts). Elle enseigne à l’INSPE d’Aix-Marseille Université et mène ses recherches au sein du laboratoire ADEF (UR 4671). Depuis 2025, elle est également membre associée du laboratoire PROJEKT (EA 7447) de l’Université de Nîmes. Ses recherches portent sur les didactiques du design et des arts appliqués, avec une attention particulière aux formations de la voie professionnelle et technologique, ainsi qu’aux filières de l’enseignement supérieur en design (DNMADE, DSAA, masters). Elle s’intéresse aux manières dont les pratiques de projet constituent des vecteurs de créativité, de réflexivité et de compétences transformatives, en articulant des enjeux pédagogiques, sociaux et curriculaires.
23 janvier 2026 : Invité.es Barabara Peccei Szaniecki
Barbara Szaniecki
Design & Anthropologie : espace transdisciplinaire pour la recherche en design
Invitée par Elodie Alexander
Résumé
Présentation du Laboratoire de Design et Anthropologie de l’École Supérieure de Dessin Industriel de l’Université de l’État de Rio de Janeiro :
Groupe de recherche certifié par le CNPq, le Laboratoire de Design et d’Anthropologie (LaDA) étudie les possibilités théoriques et méthodologiques de conjuguer les modes de production de connaissances propres au design et à l’anthropologie, tous deux considérés comme des sciences sociales. Membre du Research Network for Design Anthropology, réseau international qui rassemble des chercheurs dans le domaine de l’anthropologie du design, le LaDA s’inscrit dans le champ émergent de la connaissance qui se configure dans l’espace transdisciplinaire entre les deux domaines, l’anthropologie et le design. Le Lada est coordonné par Barbara Szaniecki et Zoy Anastassakis, le laboratoire accueille étudiants en master et doctorat :
https://www.esdi.uerj.br/ppdesdi/organizacoes-de-pesquisa/4876/lada-laboratorio-de-design-e-antropologia
https://www.esdi.uerj.br/noticias/@id/7449
https://www.esdi.uerj.br/assets/1b5012cf3dc0b4b45b72cecc1b206992/4ce0238f375e45718433de62f846a24e.pdf
https://www.youtube.com/c/ladaesdi
Bio
Professeure à l’École Supérieure de Design Industriel de l’Université d’État de Rio de Janeiro. Titulaire d’un diplôme en communication visuelle de l’ENSAD (École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) (1994), d’un master (2005) et d’un doctorat (2010) en design de la PUC-Rio. Co-coordinatrice adjointe (2018-2021) et coordinatrice (2021-2023) de l’École Doctorale en Design (PPDEsdi) de l’Esdi/UERJ. Forte d’une vaste expérience pratique dans le domaine du design graphique, ses recherches portent principalement sur les relations entre le design graphique et des concepts politiques tels que : multitde, pouvoir et puissance, manifestation et représentation. Elle a mené des recherches postdoctorales intitulées « Technologies numériques et authenticité : le statut de l’image photographique dans le langage visuel contemporain » à l’ESDI de l’UERJ et « Images pour des résurgences de la T(t)terre : terrestre, territoires et terraforming » à la Plateforme Art, Design et Société de l’EnsadLab, laboratoire de recherche en design de l’ENSAD / École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, Paris, de 2023 à 2024. Elle est Procientista (scientifique du Programme d’encouragement à la production scientifique, technique et artistique PROCIÊNCIA) de l’Université d’État de Rio de Janeiro (UERJ), Cientista do Nosso Estado (CNE) de la Fondation d’aide à la recherche de l’État de Rio de Janeiro (FAPERJ) et chercheuse du CNPq (PQ). Elle est coéditrice des revues Lugar Comum – estudos de mídia, comunicação e cultura (Universidade Nômade, Rio de Janeiro), Multitudes – revue politique, philosophique et artistique (Paris) et Sciences du Design (Paris). Elle est l’auteure des livres Estética da Multidão (éditions Civilização Brasileira, 2007), Disforme Contemporâneo e Design Encarnado: Outros Monstros Possíveis (éditions Annablume, 2014), O Making da Metrópole: Rios, Ritmos e Algoritmos (avec Giuseppe Cocco) (éditions RioBooks, 2021) et Uma Floresta de Imagens – Por um Reflorestamento dos Imaginários Políticos (éditions RioBooks, 2025).
20 février 2026 :
19 et 20 mars 2026 : Invité.es journées membres permanent.es Projekt
24 avril 2025 : Invitée Clizia Moradei et Giorgia Curtabbi
24 mai 2025 : Invité.es Emile De Visscher et Prénom Nom
19 juin 2025 : Invitée Marine Royer

