« Épistémologie du Design / Éthique et Méthodologie de la conception »
Coordination (2022-2024) : Michela Deni et Alessandro Zinna
L’axe transversal Épistémologie du Design / Éthique et Méthodologie de la conception se nourrit de la réflexion des projets, propres aux autres axes et, en même temps, essaie de reconstruire l’unité théorique sous-jacente afin d’éviter la fragmentation qui peut se produire par la variété des réponses aux projets. Sa finalité est de questionner les changements épistémologiques propres au passage vers un design éthique- environnemental.
L’axe transversal est organisé en six points principaux :
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Épistémologie de la recherche-projet ;
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Méthodologies de l’innovation sociale par le co-design ;
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Horizon Anthropocène et repositionnement du design par rapport, non plus à l’humain, mais au vivant ;
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Les vivants et leurs environnements en tant que parties prenantes pour les volets conception et réception ;
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Attitude éthique, propre à la culture du projet, comme posture du designer envers le bien commun passant de la dimension anthropocentrique (sociale/sociétale) à celle environnementale (écosystèmique) ;
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Passage à une épistémologie transdisciplinaire fondée sur l’unité de l’objet de recherche. Cette posture ne se limite pas à considérer le design comme une pratique interdisciplinaire ni l’épistémologie comme une méta-science en tant que modèle de l’unité des sciences.
Mots clés : Anthropocène, Transdisciplinarité, Parties prenantes, Usager, Conception, Recherche-projet, Innovation Sociale, Co-design, Éthique et Culture du projet, Vivants et Environnements.
« Design Politiques et Publics »
Coordination (2022-2024) : Béatrice Gisclard, Marine Royer et Jérôme Dupont
Présentation de l’axe 1 :
En raison des urgences sociales et environnementales, le design doit faire face à ses paradoxes profonds et proposer des solutions pour réparer ce qu’il a contribué à détruire. Cette situation trouble la discipline, l’appelant à de profondes mutations. L’axe 1 Design Politiques et Publics se focalise, entre autres, sur un corpus théorique et pratique pouvant transformer les manières de penser et de faire du design dans ce contexte. Structuré et nourri par l’interdisciplinarité, l’axe propose diverses formes de valorisation originales et déploie une attention particulière au transfert de connaissances sur des sujets complexes et multiscalaires, d’outils d’aide à la décision en direction des acteurs opérationnels et des gestionnaires. Il prend appui sur 4 thématiques :
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Vulnérabilités (care ; risques ; vivant·es ; écologie sociale ; inégalités)
La thématique 1 donne l’occasion de reconnaître la « vulnérabilité généralisée » de nos environnements et de nous-mêmes, ainsi que de réfléchir à l’interdépendance de tous les éléments (humains et non humains ; vivant·es et non vivant·es). Si la fragilité est au cœur du système, s’il est impossible de se prémunir de la vulnérabilité, que pouvons-nous en faire ? De quoi sont-elles porteuses ? Que permettent-elles dans le champ de la conception ?
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Territoires (urbain ; habitat ; communautés)
La thématique 2 permet d’inscrire au cœur de la recherche en design, le caractère situé de la connaissance en portant attention et considération aux personnes associées et aux milieux impliqués, en investissant la notion d’habitabilité. La présence du designer et ses activités sur le terrain et dans les projets menés portent une attention technique aux environnements, aux ambiances et relations ; mais également une attention politique et éthique aux coopérations, aux usages, aux rapports de domination qui transforment les projets.
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Pédagogie critique (didactique de conception ; design critique ; design pédagogique)
La thématique 3 vise à créer une intersection heuristique entre les enjeux liant pédagogie, design et pratiques critiques. Elle souhaite développer une conception de la didactique grâce à l’apport des champs disciplinaires spécifiques par les projets en design et en arts appliqués. La thématique « Pédagogie critique » vise des formes de repolitisation de l’enseignement du design, par son action en tant que service public. Elle vise également l’émancipation par les pratiques du design et la prise en compte des enjeux contemporains de justice sociale (citoyenneté, responsabilité individuelle et collective).
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Implication des personnes (co-conception ; collectif ; participation, engagement)
La thématique 4 s’attache à penser l’implication et l’encapacitation (empowerment) des personnes dans leurs milieux, avec une attention particulière aux plus fragiles. Sans les recouvrir, cette thématique adresse également les notions d’engagement (politique, activiste) et d’éthique (des designers). Ce souci de l’autre induit non seulement la prise en compte de son avis, mais implique également, dans les organisations collectives, une remise en question de la hiérarchisation des pouvoirs, des décisions et de la gouvernance des projets. Dans quelles mesures les compétences (qu’elles soient professionnelles ou d’usages) associées à une exigence éthique modifient-elles les modalités de mise en œuvre et les finalités des pratiques ?
Mots-clefs : Vulnérabilité, care, risques, vivant·es, écologie sociale, inégalités ; Territoire, urbain, habitats, communautés ; Pédagogie critique, didactique de conception, design critique, design pédagogique ; Implication, co-conception, collectif, participation, engagement.
« Design, Culture & Médias »
Coordination (2022-2024) : Lucile Haute et Brigitte Auziol
Présentation de l’axe 2
L’axe 2 Design Culture et Médias étudie les artefacts de transmission (de l’objet imprimé à la scénographie d’exposition, sans omettre les formes numériques) au regard des outils et processus mobilisés pour les produire.
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Technologies appropriées
La thématisation autour des “contre-faire” entend étudier et participer à la mise en œuvre de pratiques d’autonomisation (empowerment) techniques et technologiques en considérant leurs écologies (matérielle, technique, économique et sociale). Elle se déploie autour et avec des communautés de pratiques (fablabs et tiers-lieux numériques, collectifs structurés ou informels) qui mettent en œuvre des modalités collaboratives engagées dans un rapport au collectif (DIY — Do It Yourself — et DIWO — Do It With Other-—, développement ou contribution à des outils et logiciels libres — FLOSS, web to print) et/ou aux aspects matériels du numérique (bricologie et upcycling).
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Édition numérique et multisupport
Cette thématique poursuit le travail amorcé par le Laboratoire Projekt depuis sa création relativement aux mutations des chaînes éditoriales consécutivement à l’intégration d’outils numériques (pour la création, l’éditorialisation et la diffusion de contenus) dans les domaines industriels autant qu’expérimentaux. Elle traite de l’innovation éditoriale par le design et, corrélativement, des nouvelles formes de littératie en contexte numérique. Les recherches conduites portent sur le design des systèmes de l’édition et privilégient les méthodes du design graphique et éditorial, du design interactif, du design d’expérience utilisateur et du design de services numériques. Il s’agit notamment de se saisir des enjeux de la conception multisupport et de la mise en application des principes du single source publishing tout autant que des différents formats du livre et de l’édition numérique (ePub, webapp) et les enjeux de pérennité de ces artefacts numériques.
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Pédagogie du design : formes de transmission
La thématique entend explorer les formes de la transmission (des savoirs et des savoir-faire) dans le champ pédagogique, culturel et scientifique. Il s’agit d’interroger la contribution spécifique des outils et méthodes du design pour la conception et la réalisation de dispositifs à caractère didactique. Les recherches conduites portent sur les formes qui accompagnent les pratiques éducatives et cherchent à en évaluer les effets sur les manières d’apprendre et d’enseigner. Elles s’intéressent également à la médiation du design par l’exposition et visent à développer des formes muséographiques et scénographiques alternatives qui invitent leurs usagers à l’expérimentation, la participation et l’apprentissage par le faire. Elles s’attachent également à explorer comment les modalités de mise en scène peuvent être mobilisés au service de la communication d’une recherche-projet.
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Formes émergentes
La restitution d’un processus de recherche en design (recherche-projet) peut ne pas se satisfaire des formats académiques canoniques (revue, ouvrage collectif thématique ou monographique, conférence, etc). Il s’agit ici d’interroger la pertinence de l’expérience sensible pour la transmission de connaissances et, le cas échéant, de favoriser le développement de nouveaux modes de publication alliant nécessités académiques et exigences formelles afin de proposer de nouvelles formes sensibles de rencontre de publics — spécialisés ou non —, non exclusivement écrites ni verbales, et de souligner leur valeur pleine et entière en tant que publication de recherche.
Mots-clefs : Contre-faire, autonomisation (empowerment) technologique, fablabs, tiers-lieux numériques, DIY DIT, bricologie, upcycling, outils et logiciels libres, FLOSS, web to print, écologies du numérique ; Édition numérique et multisupport, single source publishing, livre numérique (ePub, web app), pérennité des artefacts numériques, design graphique, design éditorial, littératie numérique, pratiques de lecture, workflow ; Médiation du design, formes de transmission, exposition, publication, vulgarisation scientifique ; Formes émergentes, nouvelles formes de médiation et de publication pour la recherche, vulgarisation, publication académique, experimental academic publishing.