Cultures techniques et microbiennes

Résumé

Longtemps occultées par une vision réductionniste de l’évolution et une modernité technico-industrielle, les dynamiques symbiotiques des fermentations refont surface dans des initiatives naissantes au croisement des domaines des sciences, du design, des savoir-faire artisanaux et des savoirs situés. Entre échelles domestiques et industrielles, de nouveaux·elles praticien·ne·s adaptent des techniques et développent des dispositifs inédits pour créer des biomatériaux ou adopter des ferments exogènes. Portées par des logiques de mutualisation, ces praticien·ne·s organisent et partagent la documentation, visant la reproductibilité. Cependant, les outils numériques utilisés soulèvent des enjeux politiques en reproduisant des logiques de privatisation.
Ces pratiques, sociales et symboliques, envisagent la fermentation comme geste situé, révélateur de nouveaux rapports au vivant et aux milieux, et posent également la question de la place de la technique dans cette écologie relationnelle entre humains et microorganismes.
Le projet Cultures techniques et microbiennes (CTM), interdisciplinaire et participatif, s’intéresse à ces tensions et cherche à comprendre comment les pratiques de documentation peuvent soutenir des formes de production ouvertes, fédérées et résilientes.
CTM vise un triple objectif : animer une communauté de praticien·ne·s de ces nouvelles fermentations pour favoriser partage, mise en commun et enrichissement des pratiques ; encourager les échanges entre praticien·ne·s et chercheur·se·s pour expliciter les soubassements symboliques, politiques ou épistémologiques de ces pratiques ; et co-concevoir un outil avec et pour les praticien·ne·s, également ouvert à un usage académique.

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