L’auteur·e à l’ère numérique : appel à communications et performances

#auteur2018
28-29 mars 2018
Université de Nîmes, Nîmes, France

APPEL À COMMUNICATIONS ET PERFORMANCES


Dans le cadre des Entretiens du Pôle Métropolitain Nîmes-Alès qui se dérouleront du 27 au 30 mars 2018, le laboratoire de recherche en design et innovation sociale PROJEKT (Université de Nîmes) et la Chaire de Recherche du Canada sur les Écritures numériques (Université de Montréal) organisent à Nîmes un colloque international conjoint sur le thème « L’auteur·e à l’ère numérique », sous la direction de Stéphane Vial et Marcello Vitali-Rosati.

Argument

Le développement rapide du web à partir de la moitié des années 1990 a engendré une démocratisation progressive de l’écriture en ligne, progressivement investie par les écrivain·e·s. Selon la vulgata, “tout le monde” peut écrire sur le web. Si cela a permis un foisonnement de nouvelles productions – littéraires, artistiques, scientifiques amateures… –, en même temps ce phénomène semble mettre en crise la notion d’auteur·e telle qu’elle caractérisait le monde du papier. Les dispositifs de diffusion et de légitimation des textes ne sont plus liés exclusivement aux maisons d’édition, et de nouveaux intermédiaires entre auteur·e·s et lecteurs·rices apparaissent, opérant une reconfiguration évidente des rapports entre les instances auctoriale, lectrice et éditoriale. On assiste par ailleurs à une multiplication des œuvres collectives (p. ex. Général Instin, un nom derrière lequel se cachent une centaine d’auteur·e·s qui produisent des textes littéraires), lesquelles ont remis en question le rôle institutionnel des maisons d’édition. Il est cependant possible d’observer, simultanément, l’émergence de pratiques d’écriture en ligne inédites où la figure auctoriale se met en scène, jouant des tensions entre l’auteur·e, l’écrivain·e, le personnage d’écrivain·e et la personne elle-même.

On pourrait dire que l’auteur·e s’éditorialise : elle et il participe à un phénomène de production du monde dans les milieux numériques, elle et il se produit, elle et il est collectivement produit·e en tant qu’auteur·e. Et, pour s’éditorialiser, elle et il revisite le geste d’écrire et les techniques qui le rendent possible. À son insu ou non, l’auteur·e à l’ère numérique quitte peu à peu sa position traditionnelle d’utilisateur·rice des instruments scripturaux pour investir de plus en plus celle de concepteur·rice ou de co-concepteur·rice de ceux-ci, à la recherche d’une expérience d’écriture qui soit à la hauteur de ses attentes et des nouvelles possibilités offertes. Cela s’exprime par une diversité de stratégies. Tantôt l’auteur·e “braconne” de nouveaux outils d’écriture (p. ex. l’expérience de Thierry Crouzet avec Ulysses), tantôt elle et il expérimente de nouveaux arts de faire via des plateformes de partage littéraire (p. ex. Wattpad), tantôt (quoique plus rarement) elle et il prend part à l’invention de nouveaux dispositifs d’écriture et d’édition (p. ex. le VÉgA, Vocabulaire de l’Égyptien Ancien, développé par le LabEx ArcHiMedE / UPVM3 et l’agence Intactile Design, ou l’éditeur Stylo développé par la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques). Dans ce dernier cas, on peut se demander si l’éditorialisation de l’auteur·e n’est pas en train d’ouvrir un nouveau champ de conception, celui du design de l’écriture, dont nous n’apercevons pour l’instant que les premiers balbutiements et dont les conséquences sont encore difficiles à envisager.

Dans ce colloque, nous entendons nous interroger sur ces nouvelles formes de production de la figure de l’auteur·e en contexte numérique, en considérant à la fois celles où l’auteur·e est un personnage qui s’autoproduit à travers le jeu des blogues, des réseaux sociaux ou des résultats qui la et le concernent dans un moteur de recherche ; celles où elle et il est le produit d’interactions collectives à travers des plateformes et des algorithmes communautaires ; et celles où elle et il interroge et revisite les affordances de ses instruments en se faisant concepteur·rice ou co-concepteur·rice de l’expérience scripturale.

Format des propositions et modalités de soumission

Nous souhaitons attirer des propositions agiles et créatives dont le format de restitution et de présentation lors du colloque est laissé à la libre appréciation des auteur·e·s. Il peut s’agir d’une conférence, d’un pitch, d’une lecture, d’un atelier, d’une conversation à plusieurs, d’une performance, etc. Nous voulons privilégier des formes originales et novatrices d’échanges entre les participant·e·s, à l’image de ce que le numérique introduit dans l’expérience auctoriale.

Nul besoin d’un long abstract, nous attendons seulement 150 mots (soit environ 1000 signes) pour présenter l’idée principale et le format envisagé.

Pour ce faire, merci d’utiliser le formulaire de soumission suivant : https://goo.gl/ixFTgC

Calendrier

  • Date limite de soumission des propositions : 17 novembre 2017
  • Réponse aux auteur·e·s : 15 décembre 2017
  • Ouverture des inscriptions : 1er février 2018
  • Déroulement du colloque : 28-29 mars 2018

Comité d’organisation

  • Alain Bideau
  • Normand Biron
  • Lucile Haute
  • Catherine Mavrikakis
  • Servanne Monjour
  • Michael Sinatra
  • Stéphane Vial
  • Marcello Vitali-Rosati

Cet appel est rédigé selon les principes de l’écriture inclusive.
Crédit photo : Vue générale de l’outil VÉgA, et de la notice du mot ‘jnts’, « animal venimeux » (version initiale) © VÉgA / intactile DESIGN.